Compte personnel de formation (CPF) : un dispositif qui monte en puissance

L’étude n° 40 de la Caisse des Dépôts de mars 2023 analyse les écarts de recours à la formation professionnelle selon les caractéristiques démographiques et socioéconomiques des territoires, mais aussi selon le type de certification.

La progression importante de l’utilisation du compte personnel de formation depuis le lancement en novembre 2019 s’observe sur l’ensemble du territoire national : quel que soit le lieu de résidence, zone urbaine ou zone rurale. Le taux de recours des actifs occupés a globalement été multiplié par deux entre 2020 et 2021. Mais derrière cette progression assez homogène, les taux de recours en niveau varient, en moyenne, du simple au double entre les territoires les moins denses et les plus denses. Ils sont particulièrement élevés dans les agglomérations parisienne et lyonnaise et sur le pourtour méditerranéen.

Un recours au compte personnel de formation (CPF) plus important dans les zones denses

La relation croissante entre taux de recours et degré de densité apparaît nettement plus marquée pour les actifs occupés que pour les demandeurs d’emploi. Ainsi, en 2021 dans les zones urbaines, 5,5 % des actifs occupés des espaces denses et 3,6 % de ceux des espaces de densité intermédiaire ont bénéficié d’une formation professionnelle financée par le compte personnel de formation (CPF). À l’opposé, dans les zones rurales, ils sont 2,9 % dans les espaces peu denses et 2,2 % dans les espaces très peu denses. Cela se vérifie quels que soient le sexe et l’âge des bénéficiaires.

Ces écarts de consommation résultent d’abord de spécificités démographiques et socioéconomiques des territoires dans la structure de leurs populations (âges, niveaux de diplôme…), dans le dynamisme du marché du travail local (taux de chômage, proportions de non-salariés…) et dans les caractéristiques des entreprises qui les occupent.

Des formations plus coûteuses en zone urbaine mais plus directement liées à l’exercice d’un métier précis en zone rurale

Les formations souscrites dans les zones urbaines sont généralement plus longues et, rapportées à l’heure de formation, plus coûteuses que celles consommées dans les zones rurales. Par ailleurs, la différence de consommation des droits CPF entre espaces denses et très peu denses se concentre sur quelques certifications.

Une partie importante du plus fort recours dans les espaces denses est ainsi liée aux formations au permis B qui représentent 19 % des bénéficiaires dans les espaces denses contre seulement 3 % dans les zones rurales. Si le permis B et les formations en langues arrivent en tête du palmarès des formations consommées en zone urbaine, les formations plus immédiatement liées à l’exercice d’un métier précis représentent une part plus importante des formations souscrites en zone rurale.

Pour mémoire, c’est la loi n° 2018-771 du 5 septembre 2018 relative à la liberté de choisir son avenir professionnel qui offre la possibilité à tout salarié ou demandeur d’emploi de mobiliser librement tout ou partie des droits à la formation acquis lors de son parcours professionnel et versés sur son compte personnel de formation (CPF).

Source : Le recours au CPF : une analyse territoriale, Étude n° 40 de la Caisse des Dépôts, mars 2023

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